De nombreuses phases et de véritables métiers sont nécessaires dans les phases du processus de réalisation d' une icône
Le support :Un contre-plaqué ou un bois de tilleul bien sec et sans nœuds est parfait. La face, côté cœur de l'arbre sera retenue pour peindre l'icône.Le calcul des dimensions de la planche est réglementé selon le sujet et le type de rebord retenu, réalisé par collage de baguettes chanfreinées ou en évidant de 2 à 5 mm la partie intérieure au cadre. Le fond doit alors être aplani, lissé, les nœuds éventuels évidés et rebouchés à la pâte a bois. Le tout pourra être renforcé par des traverses en queue d'aronde si la largeur excède 30 cm.
Pour une meilleure prise de la toile, une scarification du bois est pratiquée sur la face à peindre à l'aide d'un couteau ou cutter. Puis une couche de colle de peaux de lapin est déposée, recto verso, pour éviter les moisissures. Le procédé de marouflage est utilisé pour solidariser la surface à peindre.
Il sera alors déposé, au pinceau, jusqu'à 12 fines couches de pâte blanche « Levka » entrecoupées de séchages et de ponçages pour obtenir in fine une surface lisse.
La peinture (l'écriture)Après une longue activité de recherche pour trouver les textes et les meilleures reproductions du sujet. L'artiste le dessinera ou gravera selon sa sensibilité soit directement ou par calque sur la face préparée. Sur la base de nombreuses années d'expériences en dépôt de dorure l'artiste pourra utiliser ce procédé et déposer délicatement une feuille d'or pour rendre un aspect soit miroir soit vivant et chaud selon deux méthodes exigeant un réel tour de main.
La préparation de la palette à peindre nécessite le choix des pigments que l'on doit savoir composer avant de fabriquer des émulsions. Ces émulsions, diluées en rapport avec les effets recherchés, sont ensuite déposées sur la palette.
Puis la coloration des vêtements s'effectue au pinceau par flaques légères après avoir tracé le dessin des vêtements. Le modelé des vêtements apparaît au fil des flaques successives et l'effet « ombre – lumière » sera obtenu par la technique dite de l'éclaircissement. Le peintre aborde maintenant le visage et son expression. Après le dessin au pinceau des traits du visage vient le choix la couleur de carnation qui varie un peu selon l'école d'appartenance. Ainsi un dépôt de couleur de flaques opaques couvrira le visage et le cou. Puis par la technique de l'éclaircissement progressif le visage et ses ombres apparaîtront. Le tout sera finalisé par le dépôt d'une couleur blanche voir de fins traits d'or pour qui feront ressortir le rayonnement et la manifestation de la gloire du personnage.
Selon les mêmes techniques l'artiste peintre termine ; fond, auréole, cadre et tranche. C'est maintenant au tour de la calligraphie, véritable art en soi, pour appliquer l'écriture sur l'icône.
Pour parfaire son œuvre le peintre use de l'une des techniques de vernissage qu'il appliquera au moins 3 mois après la peinture de l'icône.
Le peintreNous apprécions sur la base de ce texte, les connaissances multiples et les savoir-faire que doit maîtrise l'artiste avant de produire in fine et près de longues heures de travail, un rendu d'une plus ou moins grande chaleur et luminosité. Là est sa latitude impliquant sa sensibilité et sa passion pour cet art de la peinture d'une icône.